Mon très cher Marc, mes très chers enfants [Philippe et moi, NDLR],
Cela fut un plaisir de partager une colocation avec vous. Cuisiner, prier, chanter "La Transhumance" et de l'opéra, regarder le basket à la télé et crier sont des choses que je n'oublierai jamais.
Je regarde en arrière, et je repense à ces inconnus gays qui franchissaient cette porte... Peut-être aurais-je du vous considérer tout ce temps comme des étrangers, afin que cela ne soit pas si dur de vous dire au revoir... Mais cela n'aurait pas été la vie!
Je m'aperçois que dans la vie, il faut payer un prix pour tout, et ce que je suis en train de payer, c'est de la nostalgie.
Cependant, je ne serais pas moi si je laissais la vie m'abattre comme ça. J'ai donc décidé de retourner la vie et de l'abattre elle.
Vie, "May God fuck you! Aujourd'hui je ne suis pas triste. Je suis heureux d'avoir ainsi eu la chance de célébrer la vie avec des amis. Peu de gens ont cette chance!"
J'espère que vous trouverez la maison jolie, nettoyée, et réconfortante.
TOMAS
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Petite note du relecteur:
RépondreSupprimerPeut être pourrait ont mettre plus d'emphase sur les "fuck over" de cette lettre, qui ont été poétiquement traduits par "abattre". Ici, l'auteur traduit un vrai déchirement, une lutte perpétuelle à la fois pour et contre la vie. D'ailleurs, comme le dit Al Pacino dans Any Given Sunday, "Life is just a game of inches [...] I am still willing to fight and die for that inch because that is what LIVING is.", ce qui est tout à fait dans la logique de pensée de l'auteur de la lettre. En effet, le bonheur d'une vie est considéré comme quantifiable, mesuré en "inches", et c'est par une lutte perpétuelle contre la mort que l'on cherche à le maximiser. "fuck over" traduit ainsi la brutalité des changements entrepris, des coups de tête qui, s'écartant du raisonnable, rendent possible la recherche de la liberté.